Frelon asiatique : la recherche avance Un chercheur tourangeau est financé par le département de la Manche pour lutter contre le frelon asiatique. Il préconise des pièges sélectifs et une destruction par la vapeur. Eric Darrouzet est chercheur à l’université de Tours et travaille sur le sujet du frelon asiatique depuis une dizaine d’années. « La première observation du frelon asiatique en France remonte à 2005, dans le Tarn-et-Garonne. » Les scientifiques supposent que le frelon asiatique est arrivé dans un container, en provenance de la capitale économique chinoise. « Nous retrouvons la même souche génétique autour de Shanghai. Peut-être y avait-il une seule reproductrice dans ce container. »
Le frelon asiatique a colonisé le pays (seule la Corse est épargnée) et une partie de l’Europe de l’Ouest. Il s’est particulièrement épanoui le long de l’Atlantique et prospère davantage en plaine qu’en montagne. « Il a été observé jusqu’à 1 400 mètres d’altitude. » La baisse du nombre de nids observée en 2019 ( – 60 % dans le département de la Manche) est générale et due aux conditions météo de l’an dernier, selon le scientifique. « Les apiculteurs ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme » , reprend le chercheur. Les arbres fruitiers sont aussi la cible de ces frelons, amateurs de sucres. « Ils font chuter les rendements. Mais nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences. » « Il faut parler le langage du frelon » Eric Darrouzet mène aussi des recherches pour combattre le frelon asiatique. Il a frappé à la porte de l’Europe, sans succès. C’est finalement le département de la Manche qui finance ses travaux (95 000 €). Ils portent sur la protection des ruchers d’abeilles, des cultures fruitières ou encore des zones habitées, grâce à des « pièges sélectifs » , et sur la destruction des colonies de frelons asiatiques, « sans procédé chimique » . Aidé de deux jeunes chercheurs, il vient d’achever la première partie de son programme, « avec des résultats prometteurs » . L’idée générale est de « communiquer avec le frelon. Il faut lui parler dans son langage si on veut être sélectif. Les pièges actuellement vendus dans le commerce sont des appâts alimentaires, ils ne peuvent pas être efficaces à 100 %. » Pour ce projet de pièges répulsifs, « fiables, sélectifs et faciles d’utilisation » , les chercheurs ont travaillé sur les composants de la phéromone d’alarme (une molécule chimique produite par un organisme). « Les tests sur des ruchers en Indre-et-Loire ont été satisfaisants, nous allons maintenant tester cette molécule dans la Manche. Nous avons avancé sur le comportement du frelon, nous devrons faire un choix sur l’outil en 2020. » Il leur faudra ensuite trouver un partenariat avec une entreprise pour le produire et le commercialiser, d’ici 2022. « Des bombes environnementales » La destruction des nids est une autre affaire. Le chercheur préconise une méthode alternative « aux pesticides, le procédé le plus utilisé à l’heure actuelle. Le problème, c’est que le nid reste. Il sera fréquenté ensuite par des insectes, des oiseaux. C’est une bombe environnementale. » Il travaille donc sur une destruction thermique des colonies : de l’injection de chaleur par la vapeur. « Les tests en laboratoire sont terminés, il faut le faire maintenant sur une colonie vivante. » Là encore, il y aura ensuite un appel aux professionnels pour mettre l’idée en pratique. D’ici là, nous pouvons nous préparer à une nouvelle saison du frelon asiatique. « Étant donné les conditions météo, cela va bientôt commencer… » www.ouest-france.fr/economie/agriculture/saint-lo-frelon-asiatique-la-recherche-avance-6770572?fbclid=IwAR2ZjcDIhlmHmhSM0fGJhHn4ZrNsTjgrUwQgwJkeV5fZ03eVxFC2BYBF84c Comments are closed.
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