Les résultats encourageants de la recherche en matière de lutte contre les frelons asiatiquesLe frelon asiatique a fait son apparition dans la Manche en 2011. Face aux conséquences sur l'environnement, la biodiversité, l'agriculture, et bien sûr la santé, le conseil départemental s'est lancé dans un programme de lutte contre l'insecte en 2016. La Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles de la Manche (FDGDON) travaille en collaboration avec les communes. Une base scientifique solideComme l'explique Valérie nouvel, vice-présidente en charge de la Transition écologique, cette coopération contre le frelon asiatique ne pouvait se passer de la recherche, afin de trouver les solutions les plus efficaces. C'est la raison pour laquelle le département a financé à hauteur de 95 000 euros le projet d'une équipe de chercheurs de l'université de Tours, menée par le spécialiste du frelon Eric Darrouzet. Le professeur et ses collègues Laurence Berville et Ignacio Ruiz-Cristi ont planché sur deux axes : la protection des ruches et la destruction des nids, avec des résultats "prometteurs." Comment piéger le frelon asiatique ?La protection des ruches et des abeilles est l'un des enjeux les plus importants de la lutte contre le frelon, les apiculteurs ont d'ailleurs été les premiers à se rendre compte de l'impact de l'insecte invasif sur les espèces locales. Agriculteurs, apiculteurs et particuliers de manière générale achètent ou développent des pièges artisanaux, qui ont un défaut majeur : ils appâtent toutes d'insectes, ce qui n'est pas sans conséquence sur la biodiversité. L'enjeu des expériences menées par les chercheurs de l'université de Tours était donc le suivant : comment piéger le frelon asiatique sans attraper au passage d'autres espèces ? Pour répondre à cette question, l'équipe s'est penchée sur les communications chimiques entre les insectes. Pour "se parler," les frelons libèrent certaines molécules, qui varient selon le message envoyé. Les chercheurs ont donc voulu repérer les molécules qui pourraient attirer ou au contraire repousser les frelons, de manière à créer des pièges sélectifs. Ces molécules sont identifiées ; pour constituer l'appât le plus efficace, l'équipe va maintenant les synthétiser et tester différentes formules. Détruire les nids sans empoisonner les autres espèces Autre angle des recherches : la destruction des nids de frelons. Actuellement, les entreprises spécialisées peuvent utiliser des pesticides qu'elles diffusent par différent moyen à l'intérieur du nid pour décimer la colonie. Pour Eric Darrouzet, ces nids imbibés de pesticides sont des "bombes environnementales" : une fois les frelons morts, si le nid reste en place, d'autres animaux et insectes peuvent venir le visiter - pour y manger les larves par exemple - et donc s'empoisonner avec les résidus de pesticides. Il faut donc trouver un autre moyen de détruire une colonie dans son nid. La solution trouvée par les chercheurs, c'est la chaleur : exposés à une certaine température, les frelons asiatiques meurent. La technique serait de les exposer à de la vapeur d'eau très chaude. Reste maintenant à concevoir un outil le permettant. Eric Darrouzet, Laurence Berville et Ignacio Ruiz-Cristi et les équipes départementales sont très satisfaits de l'avancement des recherches, qui vont donc se poursuivre. A terme, l'objectif est bien sûr de proposer ces solutions aux entreprises pour qu'elles puissent développer des techniques commercialisables et utilisables à grande échelle. https://www.francebleu.fr/infos/environnement/les-resultats-encourageants-de-la-recherche-en-matiere-de-lutte-contre-les-frelons-asiatiques-1583349583 Comments are closed.
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