Laurence Berville1, Lucas Christophe1, Mélissa Haouzi1, Ali Khalil1,
Jérémy Gévar2, Anne-Geneviève Bagnères3, Eric Darrouzet1 1IRBI, UMR CNRS 7261, Université de Tours, Parc de Grandmont, 37200 Tours 2iEES Paris – INRA, Versailles 3CEFE, CNRS – Université de Montpellier, Montpellier Les espèces envahissantes sont de nouveaux constituants des écosystèmes et modifient en permanence la biodiversité, à toutes les échelles biologiques, et avec différents degrés de gravité. Originaire de Chine, le frelon à pattes jaunes, Vespa velutina nigrithorax (Lepeletier 1836), a été introduit accidentellement dans le sud-ouest de la France vers 2004. Depuis, il s'établit, dans une variété d'habitats, et a réussi à couvrir la majeure partie de la France ainsi que quelques pays européens. Les écosystèmes envahis par le frelon subissent divers impacts (écologiques, économiques et de santé humaine). Sa présence en Europe a inspiré le développement de plusieurs méthodes de contrôle qui consistent, principalement, à piéger les frelons à l'aide de pièges passifs, qui sont pour certains peu sélectifs, et pour tous peu efficaces. En conséquence, afin d’être plus sélectif vis-à-vis du frelon asiatique et plus efficace en termes de captures, de nouveaux systèmes de piégeage, spécifiques aux frelons, basés sur les phéromones de cette espèce sont en cours de développement. Les objectifs de cette étude étaient donc de clarifier la composition de la phéromone d'alarme des ouvrières de V. v. nigrithorax dans la population invasive et d’évaluer la dissemblance dans la composition de la glande à venin (glande productrice de la phéromone) entre les reines, les fondatrices, les gynes et les ouvrières. Par rapport à des études antérieures, dix nouveaux composés ont été identifiés par GC-MS, parmi les 26 composés de la glande à venin (longueurs de chaîne : C10 à C16). Les quantités relatives des molécules diffèrent chez ces femelles, malgré la situation de consanguinité dont souffre la population européenne. Ces nouveaux résultats posent les bases d’une stratégie de lutte contre cette espèce avec le développement d'un futur piège utilisant un appât à base de phéromones. Mélissa Haouzi1, Laurence Berville1, Yanan Cheng1,2, Ken Tan2, Éric
Darrouzet1 1- IRBI, UMR 7261 CNRS-Université de Tours. Parc Grandmont, 37200 Tours 2- CAS Key Laboratory of Tropical Forest Ecology, Xishuangbanna Tropical Botanical Garden, Chinese Academy of Sciences Les espèces exotiques envahissantes sont reconnues comme la troisième cause de l’érosion de la biodiversité mondiale. Ces espèces sont susceptibles de perturber les processus écologiques des espèces autochtones en altérant le fonctionnement des écosystèmes. Le frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax, est arrivé en France depuis presque deux décennies et s’est propagé depuis sur une grande partie de l’Europe. Cette espèce, classée comme « danger sanitaire » en France et espèce exotique envahissante préoccupante pour l’Union Européenne, contribue au déclin des insectes en impactant notamment l’abeille domestique. V. v. nigrithorax représente donc un véritable enjeu à la fois économique et écologique. Chez les insectes sociaux, les hydrocarbures cuticulaires sont utilisés lors de la reconnaissance inter et intra-spécifique, et participent donc à définir l’identité coloniale. Malgré un fort taux de consanguinité dans la population invasive de V. v. nigrithorax, il a été démontré que la signature chimique de celle-ci restait hétérogène en fonction de la caste, du sexe, et de la colonie chez les individus, mais aussi selon les diverses parties architecturales de leur nid. C’est dans ce contexte d’hétérogénéité chimique forte, que nous avons analysé la signature chimique des individus émergents en fonction de leur âge et de leur environnement. Il a, ainsi, été démontré que la signature chimique des jeunes adultes évoluait à la fois qualitativement et quantitativement rapidement dans le temps, et qu’elle était influencée par la présence de congénères et/ou de fragments de nid. La signature chimique de ces émergents est donc dynamique et pourrait être modifiée par de nombreux facteurs, notamment environnementaux. Nous serons aux journées du GDR du 27 au 29 Octobre , à Toulouse.
Le GDR 3658 du CNRS intitulé MediatEC rassemble les groupes de recherche français autour d’une thématique commune, l’écologie chimique. Ce GDR a vu le jour en 2014 lors du rassemblement de deux communautés de chercheurs : i) des biologistes, microbiologistes et écologues étudiant majoritairement le monde terrestre ii) des chimistes des substances naturelles étudiant majoritairement le monde aquatique. Le livret avec le programme des journées et les résumés des communications est ici https://www.sudouest.fr/environnement/frelon-asiatique/frelon-asiatique-en-lot-et-garonne-le-piegeage-alimentaire-n-est-pas-efficace-6386902.php Le Département de Lot-et-Garonne vient d’octroyer la somme de 29 000 euros à un enseignant-chercheur de l’université de Tours qui étudie le frelon asiatique depuis 2008.
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Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte (IRBI). UMR 7261 - CNRS / Université de Tours. Tours, France Archives
February 2023
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