Le printemps marque la formation des nids de fondation de frelons asiatiques, une espèce invasive. Que faire si on est confronté à cet envahisseur aux pattes jaunes chez soi ? https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/indre-et-loire-debut-de-saison-pour-les-nids-de-frelons-asiatiques Aussi gros qu'une balle de tennis, en forme de goutte d’eau, de couleur marron clair, c’est au dessus d’une porte de garage d’un particulier tourangeau qu’un nid de frelon asiatique a commencé à prendre forme à la mi-avril. Avec l’arrivée des beaux jours, c’est aussi la saison de la fondation des nouveaux nids de cette espèce invasive, reconnaissable à ces pattes jaunes et son abdomen noir à bande orangée, qui a commencé.
À l’intérieur de leur antre, une reine fondatrice est en plein travail. Les ouvrières vont naître dans les semaines qui suivent. Le nid pourra atteindre près d’un mètre de haut d’ici l’automne prochain. Et ce n’est plus un spécimen qu’il faudra surveiller et combattre, mais des dizaines. Dangereuses pour l’homme à cause de leurs piqûres, et pour les insectes, notamment les abeilles qui en sont leurs proies, il est donc préférable d’agir vite pour en limiter l’impact. Que faire si cela arrive à son domicile ?« Il faut tout d’abord éviter de s’en approcher et de s’en charger soi-même », souligne Éric Darrouzet, enseignant chercheur à l’IRBI, l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte basé à Tours. Il s’est spécialisé dans l’étude de cet insecte depuis près de dix ans. Sans tenue anti-frelon, c’est au risque et péril des personnes concernées Eric Darrouzet, enseignant chercheur à l'IRBI, Tours « À ce stade de la formation de ce nid, la reine n’est pas forcément très agressive. Elle n’a pas intérêt à risquer l’avenir de sa progéniture en attaquant. Cependant, le risque reste présent. Et en fonction de l’évolution du nid, une première génération d’ouvrières peut aussi en sortir et piquer. Et sans tenue anti-frelon, c’est au risque et péril des personnes concernées. » Il leur préconise donc de contacter leur mairie, pour la prévenir de la présence de ce frelon dans la commune, mais aussi pour être orienté vers des professionnels. Ce jour-là face à ce nid : Dimitri Deforges, l’un des pros du département pouvant être sollicité par les particuliers. Son intervention ne durera que quelques minutes, le temps qu’il enfile sa combinaison anti-frelons, que la reine rejoigne le nid, et qu’il procède à son retrait et à sa destruction. « Ces dernières semaines, j’ai été appelé une petite dizaine de fois pour ce sujet, explique-t-il. À cette taille, et en cette période, c’est le bon moment pour intervenir. Sans ouvrières, et à condition que la reine soit bien dans son nid, c’est à ce moment que l’opération est la plus efficace. » A qui de payer et combien ?Pour les propriétaires du logement dans lequel ils vivent, la charge leur incombe. Pour les locataires, il vaut mieux prévenir son bailleur avant de contacter une entreprise, et ainsi s’entendre éventuellement sur le partage du coût de l’opération. Celui-ci peut être compris entre 70 et 150 euros, variant parfois en fonction de la taille du nid, de la difficulté d’accès, ou du jour de la semaine choisi pour l’intervention. Une recherche dans l’annuaire permet de trouver facilement ces entreprises dans le département. Certaines sont référencées aussi sur le site guepes.fr. Des chercheurs de l’IRBI peuvent aussi être sollicités, et ce gratuitement, si le nid en question est situé à moins de 4 m du sol. Le but étant pour eux de collecter des spécimens vivants, afin de les étudier. Mais leurs interventions ne reprendront qu’une fois leur laboratoire relancé après la fin du confinement. « On espère d’ici début juin », précise Éric Darrouzet. Pratique - « En général, les nids de frelons asiatiques apparaissent dans les zones protégées, à l’abri, sans se soucier de la présence humaine », précise Eric Darrouzet, spécialiste. C’est aussi la saison des nids de guêpes et de frelons européens, avec lesquels ils peuvent être confondus. - Le piégeage est déconseillé aux particuliers car ils risquent de tuer d’autres insectes. - Pour en savoir plus : Les sites internet de l’IRBI, l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte, et de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles. - Pour contacter l’IRBI par mail : [email protected] Comments are closed.
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March 2024
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