La docteure Laurence Berville cherche un répulsif conçu à partir des phéromones du frelon. « En laboratoire, nous avions identifié trois molécules qui pouvaient être répulsives » , indique la scientifique. Ces dernières ont été testées sur des nids, dans la Manche. Les comportements des abeilles et frelons ont été passés au crible. L’analyse de ces expériences est encore en cours. « Je suis sûre qu’une molécule ne marche pas. Pour les deux autres, il y a des possibilités » , avance Laurence Berville, qui devrait rendre ses conclusions dans deux mois environ. L’autre programme porte sur la destruction des nids. « L’abeille asiatique est capable de tuer ses prédateurs. Une centaine d’abeilles se jette sur le frelon et le tue par hypothermie » , explique Ignacio Ruiz-Cristi. S’inspirant de ce mécanisme de défense, le chercheur a mis en lumière, en laboratoire, l’efficacité de la chaleur humide qui peut tuer la population d’un nid en dix secondes. Reste à trouver le moyen d’injecter cette vapeur sur le terrain. Cette semaine, les scientifiques de Tours sont accompagnés par Chunsheng Hou et Lei Yang, leurs homologues chinois de l’Institut de recherche apicole de Pékin, avec qui ils travaillent par ailleurs. L’occasion de constater le grand écart culturel. « Ils ont plus d’une dizaine d’espèces et n’ont pas vraiment de problème avec le frelon » , note Eric Darrouzet. L’insecte a même plutôt la cote. Il sert à faire de l’alcool, ses larves peuvent être mangées et il est même utilisé en médecine traditionnelle. Il est parfois installé volontairement, pour protéger des cultures contre un autre nuisible. Comments are closed.
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March 2024
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