Indre-et-Loire : l'Université de Tours sur la piste du frelon asiatique

    Des chercheurs de l’Université de Tours ont besoin de frelons asiatiques pour poursuivre leurs travaux. Ils se proposent de collecter les nids directement chez vous. Il est 9 h 20, jeudi 4 août 2022. ....

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/cormery/indre-et-loire-l-universite-de-tours-sur-la-piste-du-frelon-asiatique

Le docteur Laurence Berville, ingénieure de recherche à l’Institut de recherches sur la biologie des insectes (Irbi), laboratoire de l’Université de Tours, arrive à Cormery. Le garde champêtre lui a signalé la présence d’un nid de frelons, à l’arrière de l’église Notre-Dame-de-Fougeray.

« Nous nous déplaçons dans l’ensemble du département d’Indre-et-Loire, afin de procéder à la collecte des nids de frelons asiatiques. C’est sans frais pour les propriétaires du terrain et sans utilisation de produits chimiques. »

Ce matin-là, compte tenu de l’emplacement du nid perché à plus de 7 m du sol, il est décidé d’utiliser le dispositif thermique (testé et amélioré sur le terrain comme en laboratoire) de lutte contre les nuisibles – sélectif, efficace et respectueux de l’environnement – à destination des professionnels.
En partenariat avec deux entreprises, ils ont pour objectif de valider les solutions techniques élaborées et mettre au point le protocole d’élimination des colonies de manière efficace.

Une technique respectueuse de l’environnement « Cette année, les nids de frelons asiatiques sont relativement peu nombreux et de petite taille », explique Laurence Berville. Ils vont donc utiliser une perche modulable en carbone pour approcher un jet de vapeur sous cloche. La première injection va tuer l’essentiel des œufs, larves et frelons présents dans le nid ; la seconde, sept frelons et la troisième, deux. Au final, et après comptage au laboratoire, 97 % des frelons du nid auront été tués. Les quelques ouvrières restantes mourront d’ici quelques jours sans qu’aucun intrant chimique n’ait été utilisé.

Car c’est là l’un des avantages majeurs de la technique utilisée : être totalement respectueuse de l’environnement. Pour les professionnels, cela permet de n’intervenir qu’une seule fois, sans être obligé de revenir le lendemain récupérer le nid.

Le lendemain, les scientifiques doivent se rendre chez des particuliers. Pour récupérer un nid de frelon qui s’est invité dans une cabane d’enfant. Cette fois, les hyménoptères seront récupérés vivants, pour servir à d’autres recherches.
« Cette année, c’est plutôt calme. À ce jour, nous n’avons été appelés que pour une vingtaine de nids alors que durant une année normale, nous en faisons une centaine. Je dirais que c’est plutôt une année à guêpes », relate Laurence Berville. Qui concède qu’il y a « pas mal d’accidents avec les nids de frelons. Parce que les gens les dérangent, parfois sans le savoir. Avec une tondeuse ou un taille-haie lors de travaux de jardinage. » Elle évoque aussi un décès début juin 2022 à Chinon, d’une personne victime d’une piqûre sur chaque main.

Arrivé en France en 2004, le frelon asiatique est un insecte invasif. Sa piqûre est très douloureuse, parfois mortelle. Classé nuisible, il ne peut être transporté ou déplacé sans autorisation.

Depuis de nombreuses années, les docteurs Éric Darrouzet et Laurence Berville l’étudient au sein de l’Irbi. Afin de mener à bien leurs études, notamment la mise au point d’outils de lutte sélectifs, efficaces et respectueux de l’environnement, ils ont besoin de matériel biologique, donc de frelons en quantité.
N’hésitez pas à les contacter si vous avez un nid chez vous. Leurs interventions sont totalement gratuites.

Pour signaler un nid de frelon, aller sur le site irbi.univ-tours.fr/ version-francaise/accueil/accueil/ nous-contacter et télécharger le formulaire de déclaration.