Une solution sélective a été mise au jour pour piéger le frelon asiatique. Le Département de la Manche a financé les recherches de cette découverte. actu.fr/societe/une-methode-innovante-pour-pieger-les-frelons-asiatiques-testee-dans-la-manche_48838329.html Depuis 2016, le Conseil départemental de la Manche est engagé dans la lutte contre le frelon asiatique, en particulier dans la destruction des nids, en lien avec la Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) et les communes. Il l’est aussi dans le domaine de la recherche en apportant son soutien financier à des programmes menés par l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte de l’université de Tours.
Cette intervention, à hauteur de 50 % du montant annuel des actions (167 000 euros sur 2019-2021), vise la destruction thermique des nids et la protection ciblée des ruchers mais aussi des populations. Les travaux de recherche sur ce dernier programme portent aujourd’hui leurs fruits. La Manche, département testLes chercheurs français, qui travaillent conjointement sur ce sujet avec leurs homologues chinois du Xishuangbanna Tropical Botanical Garden de Kunming, viennent d’annoncer qu’ils ont identifié la phéromone sexuelle du frelon asiatique et qu’ils l’ont testée comme appât en Chine et en France, en Indre-et-Loire et dans la Manche. « Appât sélectif »Cette découverte ouvre la voie à la mise au point d’un piège contre cet insecte qui engendre des ravages dans les colonies d’abeilles en les attaquant pour les manger, porte atteinte à la biodiversité et occasionne, par piqûre, des accidents, parfois mortels, chez l’homme. Ces résultats laissent espérer le développement prochain d'un piège contre ce frelon invasif, en utilisant cette phéromone sexuelle comme appât sélectif. Comme celle-ci est spécifique à l'espèce, elle n'attire que les mâles du frelon asiatique. L'idée est de capturer ces mâles en grand nombre avant qu'ils ne puissent s'accoupler avec les futures reines frelon. l'équipe d'Eric Darrouzet Les reines ne pouvant pas s’accoupler avec des mâles, ou alors pas suffisamment, « il est envisageable d’imaginer à terme une diminution du nombre de colonies de frelons asiatiques sur le terrain ou des colonies moins populeuses ». Et si elles s’accouplent avec leurs frères, le phénomène de consanguinité que les chercheurs français avaient mis en évidence s’accroît, « donnant lieu également à une diminution du nombre d’individus ».« Une avancée importante »Les résultats de ces recherches ont été publiés dans la revue « Entomologia Generalis ». Ils démontrent que cet appât peut attirer de nombreux mâles durant la période de reproduction de l’espèce et ainsi entraîner son déclin. Ces travaux constituent une avancée importante dans la lutte contre le frelon asiatique. Je suis fière que la Manche l'ait permise. Cette découverte sur une phéromone attractive conjuguée à un appât alimentaire va être testée, cette année, dans le Lot-et-Garonne où le frelon asiatique a été identifié pour la première fois en France et où la pression de prédation sur les ruchers est plus forte que dans la Manche. Valérie Nouvel vice-présidente en charge de la transition et de l'adaptation au changement climatiqueL’élue départementale se félicite au passage de ces résultats encourageants soutenus par un département alors que « le gouvernement n’a engagé que le 7 octobre dernier une réflexion sur un grand plan national sur le frelon asiatique, nous, on y pense depuis 2015 ». Comments are closed.
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August 2024
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